Chronique de l’amer
C’est devenu monnaie courante de lire à la page des faits divers la relation d’un de ces débordements dû à l’alcool qui aura mené deux amis de longue date à des extrémités qu’ils regretteront le lendemain une fois dégrisés.
Je ne déroge pas à la règle. M’est-il arrivé par le passé de vous narrer par le menu cette lamentable aventure qui m’avais amené à participer à ce collectif appelé “Galinette” du nom du submersible que nous avions acheté en commun? (Nous pensions acheter un cigare des mers, il ne s’agissait que d’un mégot flottant). La règle étant que le démissionnaire ne pouvait rien réclamer lors de son départ, je m’étais résolu à admettre que deux promenades en mer à ramer et à écoper le gas-oil en fond de cale pour 1500€ était une bonne affaire.
Eh bien je suis tombé l’autre jour sur ces photos au beau milieu du quotidien local où il était rapporté qu’abrutis par l’absorption excessive de grenache (Cuvée Galinette du Domaine de Sulauze de Karina et Guillaume Lefèbvre), les deux derniers actionnaires en étaient venus aux mains. Il semblerait d’après les premiers résultats de l’enquête que Rénato Bellamusicatchitchi n’ait pas supporté que son ami Jacfé ait changé la barre de direction pur style Henri II pour une “spéciale sport” avec fourrure, plus en rapport avec la nature même de cet ouragan des mers. Un détail anodin qui, amplifié par l’ivresse, aura pris des proportions démesurées.
Une fois leur magnum de honte bue, comme beaucoup de couples alcooliques, les deux compères auraient repris une vie maritime commune. Jusqu’au prochain excès, n’en doutons pas, malheureusement. Par bonheur, aucun enfant n’était pris en otage dans cette sinistre histoire.
Rappelez-vous, parfois l’alcool peut nuire. Parfois mais pas toujours.
Grand jeu-concours/Les dégustations de Mr Picolage
Ami Glounaute et des Jeudis L.D.P., en même temps que tu collabores au rétablissement des vérités du monde du vin avec ton hémisphère gauche, tu peux participer au Grand Jeu-concours GLOUGUEULE – Mr Picolage avec les autres.
Mr Picolage a testé les 16 vins ci-dessous. Chaque vin lui a inspiré un commentaire. Il te suffit de retrouver les bonnes combinaisons pour gagner un magnifique polo Mr Picolage qui, après t’en être revêtu, te permettra grâce à cet habile subterfuge d’aller donner les pires conseils que tu puisses prodiguer aux bricoleurs du dimanche qui te ruinent tes grasses matinées.
A) Ouaiiis ! – B) Problème – C) Whâo ! – D) Pas buvable – E) Je suis vraiment nul en dégust’ j’en ai reconnu aucun ! – F) Le même en magnum, SVP ! – G) Intorchable ! – H) Très cher – I) Lourd – J) Bouchonné – K) C’est Noël ! – L) Préfontaines 61 – M) Magnifique ! – N) Quelle merveille ! – O) Un peu volatile… – P) Du jamais bu !…
Le désaccord parfait
Tout est affaire de circonstance. Pour une journée harassante je préconise après la douche régénérante un Tout’en Bulles de Gramenon ou un Mauzac Nature de Bernard Plageoles. Après une longue balade automnale sur la plage dans la véranda face à la mer les pieds en éventail sur le radiateur un Larmandier-Bernier Vieille Vignes de Cramant 2005. En fin de soirée avec ta fiancée, Les Béguines de Jérôme Prévost que tu auras oubliées quelques années au fond de ta cave afin qu’elles te libèrent ces arômes de brioche beurrée.
Mais alors pour un divorce, n’ayant jamais pratiqué ce sport de combat rapproché si particulier appelé “mariage” je me retrouverais fort déconfit. La réponse à ce problème métaphysique m’a été apportée par Rénato qui a eu la bonne idée de divorcer récemment et pour fêter sa libération Rénato a débouché un Extra Brut d’Anselme Selosse dégorgé en 2004. A chaque gorgée un anneau de la chaine qui le marquait à l’annulaire disparaissait. A l’inverse de son mariage les années lui avaient beaucoup apporté. Espérons qu’il ne sera pas nécessaire qu’il se remarie pour fêter sa sœur.
Mon Dieu, pardonnez-nous!
Nous étions tranquillement attablés en terrasse, Jacfé et moi, devant un petit magnum de Mauzac Nature des Plageolles quand trois types sortis de nulle part nous mettent un calibre sous le nez en braillant “Si vous bougez, on vous sulfate la grappe!” Yeux bandés ils nous embarquent derechef sans ménagements dans un énorme 4×4 noir aux vitres fumées. Cinq minutes plus tard nous descendons tant bien que mal un escalier pour aboutir dans une pièce au sol couvert de graviers. Là nos ravisseurs nous libèrent de nos entraves et nous redonnent la vue. Nous sommes dans une très belle cave au design moderne équipée comme il se doit pour pratiquer le noble art du “torchage de boutanches” sauf que là il y aurait plutôt erreur, il s’agirait de “Dégustation de grands crus entre gens de bonne compagnie”. Nous tentons bien de leur dire que nous n’avons rien à voir avec cet endroit et les convaincre qu’il ne peut y avoir que méprise sur les personnes.
Un des encagoulés nous hurle “Vos gueules les gauchos! Vous allez boire ce que vous allez boire, y en a marre de vos vins à la con !” Nous sommes de toute évidence en présence de dangereux intégristes prêts à tout. Ils sont chargés totale SO² et toute discussion parait inutile. Le chef, un petit au fort accent marseillais, dirigeait les opérations : “Amène, qu’on en finisse!” Meursault 2003 de J-F Coche-Dury, Batard-Montrachet Grand Cru 2000 du Domaine Ramonet, Ruchottes-Chambertin 2002 de Christophe Roumier, Mouline 1981 de Guigal.
Les bouteilles se sont succédées à un rythme infernal, pas le temps de s’attarder, il fallait boire, toutes les boire. Même pas le temps de leur dire un mot. On était au boulot. Nous ne serions libres qu’une fois les bouteilles vides. C’était de l’abattage.
Jacfé et moi ne sommes pas hommes à nous en laisser compter par quelques bouteilles qui se trouveraient malencontreusement en travers de notre chemin, il nous est arrivé par le passé d’affronter des tempêtes de grenache dans l’avallée du rhône, agrippés à certains comptoirs nous avons supporté de violents embruns. Nos beaux visages burinés en témoignent. Mais là nous étions à découvert, aucune connaissance du terrain, déstabilisés.
Que des vins inconnus dont on a juste entendu parler. Contraints, nous avons dû nous plier à la volonté de nos tortionnaires, nous avons tout bu jusqu’à la dernière goutte. Je crains, Mon Dieu, qu’à la fin nous y ayons pris du plaisir.
Que le saint patron des vins nature veuille bien nous pardonner.
Amen!
Louis la Brocante.
Hier, soleil printanier, brocante de particuliers au village. Accroche-torchon auvergnat genre XIXe en métal forgé, jeux de vieux verrous et deux magnifiques stylographes hors d’état de nuire, plus un cadenas. Dix euros cinquante centimes le tout. Je suis ravi de ces nouveaux trésors. Alors que je m’apprêtais à expertiser une vieille bouteille de riesling bien exposée en plein cagnard, mon ami Louis, Villeneuvois brocanteur à la retraite me tape sur l’épaule.
“Oh! Philippe toujours dans le vin ?..Eh bien puisque tu aimes toujours ça je m’en vais te raconter une histoire qui m’est arrivée…. Il y a une vingtaine d’années je faisais une adresse à Vence. Toute une cave à la brouette tant la ruelle était étroite. J’avais presque fini quand, dans l’escalier, je remarque un rideau. Je le tire et il y avait là tout un tas de bouteilles. Moi à l’époque ce qui me plaisait c’était le pastis-whisky-cognac.
La veuve me dit : “Vous savez ça ce sont des bouteilles que mon gendre, qui était marchand de vins, il les offrait à mon mari. Et mon mari, Oh Diou! il est mort depuis bien longtemps, alors!….Mais ça ne fait pas partie du lot, alors!……” “Combien vous en voulez?”….”Je ne sais pas moi,…..1000F… ça irait?”
A l’époque j’avais toujours au moins une brique sur moi. Je lui sors les billets et je rentre à la maison. J’étais complètement cuit, les allers et retours en brouette m’avaient ruiné le dos. Je me suis installé sur la terrasse avec mon camembert et le bout de pain que j’avais acheté en route. J’ai pris une bouteille de rouge au hasard et je me la suis sifflée tout seul.
Et je trouvais ce vin fantastique, vraiment bon, j’ai tout bu. Et tu sais ce que c’était ce vin?”…..“C’était une Romanée Conti. Je ne savais pas ce que ça valait, c’est un collègue venu la semaine suivante qui s’intéressait au vin qui m’a dit que c’était une grande bouteille qui valait cher.
Quand il m’a demandé si je l’avais gardée, j’ai cru que c’était pour faire un pied de lampe. Ce serait maintenant je la vendrais, mais là je ne le savais pas! D’ailleurs lui il m’a pris trois bouteilles, il m’avait filé 3000 balles. Je me souviens qu’une des trois c’était un Chateau Yquem.
Les autres, j’en ai bu quelques unes et j’en ai donné à mon fils qui est à Lourmarin. Il m’a dit qu’il s’était régalé…….. Ce que c’était? J’en sais rien mais tu sais la Romanée Conti j’en ai encore le goût dans la bouche.
Tout compte fait, c’était mieux que je ne sache pas ce qu’elle valait, j’en ai eu d’autant plus de plaisir!”
Mouton-Rotschild 1982
“Hé! M’siou Philippe! Vous qui aimez le vin, y’a mon cousin qui en vend, ça vous intéresse ?
– Faut voir! Djallel! Faut voir! Qu’est-ce qu’il vend?
– Ch’sais pas, j’te les apporte demain si tu veux?”
Djallel est un des Tunisiens qui travaillent sur notre maison, nous sommes en 1989 et il fait très très chaud sur la Côte d’Azur. Le lendemain, comme promis, Djallel arrive la sueur au front et un gros carton dans les bras.
“Voilà! Philippe! Y’en a plein, tu regardes et tu me dis combien tu donnes!”
Une dizaine de bouteilles en vrac, un Bartissol, deux ou trois rosés dont les étiquettes avaient disparu, hermitage et crozes aux niveaux de misère, un rouge trois étoiles en litre. Je commençais à me dire que vraiment tout était à jeter quand tout au fond je reconnus cette étiquette aux dégradés de bistre si caractéristiques de ce 1er cru bordelais. Je bouscule un peu les autres bouteilles pour atteindre le prestigieux flacon. P…..! c’était bien ça! Chateau Mouton-Rotschild et 1982 en plus. Niveau, étiquette, capsule tout était nickel. Une quille comme je n’en avais jamais bue.
“Alors qu’est-ce t’en dis?
– Mouais, écoute Djallel, moi y en qu’une qui m’intéresse. C’est celle-là!
– Et combien t’en donnes?”
La calculette s’était mise illico sur ON : construction de la maison, achat de bois pour les mezzanines, cette bouteille elle vient d’où? Depuis combien de temps il la balade de chantier en chantier et à quelle température? S’il y a un bouchon, j’en fais quoi sinon un vin chaud et puis ce n’est pas trop le moment d’aller dépenser dans du vin.
“Ecoute! Dis à ton cousin que je lui propose 500F pour sa bouteille”
Le lendemain la réponse m’arrivait : “C’est pas assez! il a dit mon cousin.
– Eh bien dis-lui que je suis désolé mais que je ne peux pas lui en offrir plus!”
Nous en restâmes là.
La maison fut livrée et comme nous avions sympathisé, Djallel vint manger quelques fois à la maison. Il nous annonça son mariage, ainsi que celui de son cousin, qu’ils feraient le même jour afin de réduire les frais et économiser un voyage à la famille de Tunisie. Au repas suivant Djallel nous raconta par le menu l’ensemble des festivités. La joie de tous et plus particulièrement des frères et cousins venus du bled qui avaient mangé et bu “comme des sagouins” jusqu’à pas d’heure. Le logement, comment faire dormir tant de monde dans si peu de surface?. Les jeunes mariés partis la nuit même en voyage de noces avaient laissé leurs appartements aux cousins, qui rentrés au petit matin n’avaient toujours pas envie de se coucher et, malgré les volumes ingurgités, avaient toujours soif. Comme vous vous en doutez, cette nuit fut la dernière pour notre Mouton-Rotschild 82 qui fut proprement torpillé par une bande d’assoiffés qui, j’en suis sûr, n’en ont gardé aucun souvenir sinon celui insolite d’avoir découvert une bouteille de vin enroulée dans du papier, cachée dans une boite à chaussures.
Requiescat in Pace!
3615 Marula
Le marula est un arbre africain dont les fruits, une fois tombés à terre, fermentent. Les nombreux animaux qui en sont friands se retrouvent piégés par les effets inattendus de l’alcool qui interviennent pendant la digestion. Ils ont alors beaucoup de mal à regagner leur tanière comme le montre l’amusante video ci-dessous.
Incontestablement, il existe un certain nombre de points communs entre le marula arbre africain et le Marula, Gérard de son prénom, vinificateur du château de Coulaine à Chinon et auteur, pour son propre compte, de touraines et de chinons dont la réputation grandit en proportion de leur qualité : le fruit, la fermentation et les nombreux animaux qui en sont friands.
Mais il existe aussi de nombreuses différences. Il n’y a pas, à notre connaissance, de liens entre Gérard Marula et l’Afrique. Le fait qu’éventuellement, certains soirs, le Marula ait du mal à regagner sa tanière ne nous regarde pas, et affirmer que les nombreux animaux qui sont friands des vins de Gérard Marula se retrouvent piégés par les effets de l’alcool serait extrêmement discourtois. On n’est pas des bêtes!
Veillons donc à bien faire la distinction entre le marula fruit, dont j’ignore le goût, et le Marula vin, dont je sais le goût pour avoir bu samedi dernier une bouteille de Clos de Baconnelle 2008. Il est tellement fin et harmonieux que Gérard-ment bu un aussi bon chinon.
Les Etats d’âme du Mas Jullien 1998
Cette magnifique tranche, bien épaisse, de thon que venait de m’offrir un ami pêcheur me fît immédiatement penser à la cuvée Les Etats d’Ames 1998 du Mas Jullien. J’imaginais très bien une ratatouille compotée et réduite à souhaits que l’on aurait élaborée comme il se doit, en cuisant chaque légume séparément, allier sa palette aromatique à la puissance et au fruit de cette bouteille dont la soeur ainée m’avait laissé un souvenir marquant : ( En deux mots : Humm! Ouahh!, mais avec en plus la suavité que le temps peut apporter).
Un tour vite fait sur le marché pour acheter aubergines, tomates, poivrons et courgettes, ensuite attraper mon amoureuse et la convaincre de l’urgence de concocter cette ratatouille dont Elle SEULE détient LE secret. Laisser refroidir et attendre qu’arrive l’instant de la grande faim. Pour le thon, saisir, garder le cœur presque cru, saler et poivrer du moulin. Une carafe est prête au cas où la demoiselle aurait besoin d’oxygène. J’opère délicatement le tirebouchonnage, le vin est d’une couleur intense et au nez c’est AAAAAAAAaaaaaaaaaaaaaaargh! Gasp! Diantre! Damned! P…. de B….. de M….! C’est pas possible! Il y a un bouchon. Comme dans Tex Avery, je me lézarde et tombe en mille morceaux, le coeur brisé.
J’ai bien tenté de la réanimer par un violent passage en carafe, j’ai même rincé celle-ci au porto en espérant un électro-choc. Que nenni, rien du tout. Je suis effondré. Par bonheur notre cave renferme d’autres bouteilles susceptibles d’accomplir l’accord avec ce plat, mais je m’étais fait une joie à l’idée de boire cette ultime bouteille, là, maintenant. La déception passée, j’ai décidé que nous ferions la daube la plus meilleure de la galaxie.
Les grands vins ne meurent jamais.
Vendredi c’était la rentrée des glasses
Dire que la seule fois de notre vie où nous aurions pu faire se pâmer Adriana Karembeu et son mari, Jacfé et moi-même étions déguisés en mafieux pour accueillir un couple de Lorrains venus se faire lyophiliser les champignons au doux soleil de septembre sur la Riviera. Il est vrai, les pauvres, que leur contrée déjà sinistrée par l’homme, l’est aussi par Dieu et ses éléments. Enfin donc, après récupération des Baru,( car ils s’appellent Baruléa Nicole et Hervé, nos amis lorrains), direction le Lorrain de l’étape qui dirige un des rares estaminets de Nice où il est bénéfique pour le corps et l’esprit de s’attarder à table. Solides et liquides vous y enjolivent rapidement la face.
A Nancy, ville originaire de notre couple, il nous avait été dit que le vin n’était pas une substance particulièrement prisée. Pourtant les premiers repas pris avec le mâle tendaient à nous prouver le contraire. L’homme, sous un aspect rustre de rocker primaire, avait montré quelques dispositions et même affirmé son goût pour les vins puissants du sud. On ne pouvait pas s’attendre malgré tout à ce qu’il portât un quelconque intérêt aux subtils vins de Loire, mais bon. Véritablement conquis, il s’acheta même une cave de stockage. Quand à l’élément féminin, un après-midi sous la tonnelle m’avait convaincu de ses capacités à bien se tenir à table. De la graine de championne.
Voilà pour les personnages, maintenant le sujet du jour. Après quatre semaines passées sur les routes de France à stocker les kilos superflus, il était important de reprendre l’entraînement. Retrouver les autres membres de l’équipe, cet esprit de corps, d’appartenance à une élitre. Sans aller jusqu’à réapprendre la gamme, se ressourcer au contact des fondamentaux. Franck Caramel, notre entraîneur, avait concocté tout spécialement pour nous un programme de reprise : monter en puissance, écouter les corps et leurs réponses aux différentes sollicitations,” Le travail d’abord la performance vient naturellement” voilà son credo.
En exclusivité “GLOUGUEULE” vous livre ce programme de vendredi dernier tiré du petit carnet secret qui ne quitte jamais Monsieur Caramel : Les Béguines de Jérôme Prévost (3 ans de cave après livraison) merveille de finesse et de fraîcheur. Toute consommation de blanc lui étant interdite par la faculté, Hervé a plongé son nez dans le cabernet franc de Pithon-Paillé, nous l’avons rejoint sur la cuvée de chenin du même duo. Ces deux bouteilles étaient présentées sous les étiquettes dessinées par François Boucq, ami de Momo et Cra-cra, célèbres clowns du Nord pour qui elles ont été élaborées.
Somptueux “Chaillots” 2000 de Thierry Allemand, à boire maintenant et sans modération. “Mémé” 2006 des amis Michèle Aubéry et son fils Maxime Laurent, que dire d’autre que “chez Gramenon tout est bon !” surtout entre autres particulièrement “La Mémé”. Ensuite, instant détente, moment préféré des enfants : l’instant gamay. (rappelons que gamay vient du verbe anglais “to game” qui veut dire “jouer” que l’on retrouve dans l’expression bien connue dans la sphère bistrologique “gamay au verre”, qui donne par glissement et contraction “game over”, les flippers étant souvent installés à côté des tables, les pratiquants en ont rapidement adopté l’usage. Je vous livre cette information sous couvert d’être démenti par Alain Rey).
Guy Breton, dit “P’tit Max” fut à l’honneur avec ses 2009 : Morgon Vieilles Vignes et Chiroubles en magnum, puis nous sommes allés faire un tour chez Marcel Lapierre avec sa prestigieuse cuvée où le millésime est indiqué en chiffres romains, pour nous c’était “MMV”.
Une petite soif et ce fut le délicieux Tavel d’Eric Pfifferling, qui, par rapport à ses confrères n’a de rosé que le nom. Déroutant la première fois tant les arômes que l’on y trouve sont inhabituels.
Cela faisait à peine 9 heures que nous étions à table que 2 énormes côtes de boeuf vinrent atterrir dans nos assiettes suivies DU vin pour lequel je conçois aisément que l’on puise se damner : “Les Goillottes” du Domaine Prieuré-Roch. Par chance, il s’agissait d’un grand mâle de 2001. Son litre et demi de subtilité acheva de nous émouvoir. La fraîcheur de la mer parvenait sur nos frêles épaules, demain serait un autre jour.
Conclusion : Les examens ayant été réussis, nous pouvons désormais envisager sereinement le transfert du couple Baruléa. Madame se concentrera sur les blancs, monsieur marquera les rouges. L’hiver peut bien pointer son nez, nous saurons enchainer les matchs, les uns après les autres et comme dit “Coach Caramel” : “Beaucoup de volonté, de l’entraînement et le succès finira bien par arriver, enfin je crois…………!”
Merci Coach!
A signaler pour la fin du mois, la sortie aux Editions Futuropolis du prochain album de Baru : “fais sonner les basses, Bruno !” En achetant cet album vous lui permettrez de boire mieux et plus longtemps.
Une Blonde sans faux-col
Raphaël m’avait transmis le lien en me demandant d’y jeter un œil et si je connaissais. Arrivé sur place je tombais sur une blonde muette, plutôt mignonne, “Qu’est-ce que c’est-il encore que cette gonzesse qui veut nous causer vin, on a déjà la AUGEREAU, alors ……. ?” De plus la dame voulait m’entretenir du Mâcon-Chaintré de Philippe VALETTE. La prétentieuse, elle voulait m’en remontrer sur VALETTE, vraiment elle manquait pas d’air la blondasse. Y’en a j’dirais pas mais VALETTE, là si y’en a un où que je suis sous perfusion permanente c’est bien Philippe VALETTE. Question saxophone j’ai un SELMER Mark VI de 1969, côté Mâcon c’est VALETTE, je peux en jouer les yeux fermés, pas d’erreur possible je connais sa gamme sur le bout des papilles. A reculons presque, je demande au mulot d’envoyer la musique. Ça commence par quelques notes très entrainantes associées à un défilé de bouteilles aux couleurs flashy, le tout avec une qualité d’images exceptionnelle. Ça commence mal. La blonde que j’ai en face de moi et qui me dévore littéralement du regard s’appelle AURELIA, elle s’anime soudainement et là je dois dire que d’entrée elle m’a scotché, c’est vif et précis, drôle, elle ne nous prend pas les neurones en otage avec des termes techniques lénifiants et pompeux, c’est simple, tout le monde comprend. Elle a compris, tout compris. A tel point que son blog “busurleweb” a reçu le Wine Blog Trophy 2010 au Salon des Vins de Loire à Angers fin janvier. Comme le disait Mimi l’autre jeudi “Bbbrrr vraiment c’est dur à dire, mais il faut le reconnaitre c’est bien…….pour une fille,….. blonde de surcroit !” Hormis le côté machiste de notre mannequin vedette, je partage sa pensée.
Bravo AURELIA et bonne chance !
Le Secret du Pot au Feu
Le secret du pot au feu réside dans la savante composition des viandes qui le constituent. Elles devront être trois, ni deux, ni quatre. Trois est le nombre parfait. De la joue, de la queue et surtout de la troisième qui donnera toute la saveur. On préférera un ensemble tendre et gélatineux et donc sera délaissé le plat de côte, si souvent recommandé, à tort. Mais tout le succès reposera sur le choix des liquides que l’on aura retenus pour accompagner cet en-cas.
Adeptes fervents et pratiquants intègres, voire intégristes aux yeux de certains, nous avions la chance d’avoir parmi nous hier soir deux solides magnums représentant Messieurs METRAS et THEVENET. (Je profite de cette occasion pour regretter publiquement la propension du second nommé à distribuer auprès d’un public non averti mais extrêmement féminin ses dernières bouteilles de 1990, alors que le comité central de Glougueule est prêt à toutes les vilenies possibles pour obtenir, ne serait-ce, qu’un ou deux cols.) Le 2003 de Jean-Paul T., dit Monsieur Polpo, avait des notes florales et délicates. Le 2004 d’Yvon METRAS, dit Monsieur L’Avion, plus puissant, long et rond mit un peu de temps à s’ouvrir mais nous régala tout autant. Ma fiancée en fit une parfaite synthèse : ” Derrière tous ces arômes, je ressens comme des notes joyeuses et légèrement enivrantes, mon bel et unique Amour, obsession permanente de ma vie, toi qui illumines chaque seconde de mon existence, O oui ! toi ! toi je te veux, tout de suite, sois mien maintenant, RRrrrhhâaaa ! Lovely !…..***” s’ensuivent quelques considérations sur les différences évidentes qui existent entre les terroirs des appellations Fleurie et Morgon.
De même que les immigrants, parvenus en contrées hostiles, se hâtent de stocker d’importantes provisions de nourritures et bois pour passer l’hiver, chaque année je prends soin de rentrer de belles quantités de gamay afin qu’Elle m’aime toujours au printemps.
*** Expression empruntée à Monsieur Marcel GOTLIB, en hommage à HITCHCOCK.