A la conquête du Monde, phase 1.
En plein printemps, Glougueule déploie ses ailes, prêt à prendre son envol pour rejoindre au firmament les quatre G.A.F.A. Sérieusement préparés par un des grands analystes de la Rue Taitbout, nous avons inscrit la conquête du Monde et de sa périphérie comme objectif numéro 1 pour 2019, reléguant de ce fait la maitrise de la station verticale en toutes circonstances au 2ème rang.
Avant d’inonder la planète, petit galop d’essai, nous tenterons de marquer de notre empreinte la 7ème Edition de « Sous Les Pavés La Vigne » Nous ressortirons de la naphtaline à cette occasion nos carrures d’athlètes survitaminés.
Si vous voulez continuer à boire…
Notre planète va mal, les populations d’insectes ont chuté de 80% en trente ans, les oiseaux de 30% en quinze ans et la communauté des vignerons ne va guère mieux. Combien seront-ils encore demain ? Chez Glougueule, à bien y réfléchir, les insectes c’est pas trop notre truc et nous n’avons jamais reluqué les oiseaux comme pitance potentielle, ou alors les vraiment gros. Par contre les vignerons nous sont indispensables, vitaux, sans eux notre Monde n’a plus d’intérêt, nulle survie possible.
Alors si vous êtes comme nous, aidez-les en participant à l’opération Vendanges Solidaires et apportez un soutien financier, aussi minime soit-il, pas trop quand même, en vous rendant ici sur le site de KissKissBankBank !
3 nouvelles affichettes Glougueule
Rien n’y fera, ni fourberies, ni vilenies, encore moins les menaces, quant aux flagorneries, nous nous gaussons (Hi! Hi!) nous n’en avons cure, notre marche en avant est inexorable, irrémédiablement enclenchée, Glougueule Editions devient incontournable, demain rien qui n’ait trait au domaine du vin, aucune nouvelle affiche ne pourront se faire sans nous. (Gniarf! Gniarf!) Bon! En attendant de dominer le Monde, nous étendons notre emprise sur les affichettes 30×40 avec la sortie de 3 nouvelles productions Tolmeriennes. Petite série, qualité d’impression, subtilité du traitement des sujets, humour délicat, tout ce que vous aimiez déjà chez nous, vous le retrouverez.
Pétillon est mort.
Je ne suis pas certain que l’exceptionnelle qualité du millésime 2018 dans le Beaujolais et le Jura suffira à me faire passer ce sale goût persistant. Le 12 avril Mimi décidait de nous pourrir la journée en quittant la scène. Sortie de Vingt en vrac, virée projetée dans le Beaujolais, pile le moment idéal pour nous plomber. Notre mannequin ne supportait pas que nous le laissions seul et allions parfaire notre formation sur le terrain sans lui. Et aujourd’hui, message d’un ami : Pétillon est mort. Arf ! Nous avions eu la chance de le rencontrer Toto et moi lors d’un repas d’étude et de synthèse durant un après-midi au Jeu de Quilles en compagnie d’une poignée de Kopins dessinateurs. Un lien s’était créé qui perdurait depuis, échange d’originaux contre du vin et chaque année nous nous souhaitions les vœux, avec le privilège à chaque fois de recevoir une carte, un dessin sur le thème du vin. L’homme était charmant et sans manière : un Pétillon Naturel.
Le jazz et le jaja
« Ah ! L’est pas facile tous les jours mon Albert ! Vivre avec un génie n’est pas chose zézée ! » Ce propos de Madame Einstein, je pourrais le faire mien. Il est vrai, côtoyer au quotidien Michel Tolmer n’est pas facile mais que dire de la satisfaction rencontrée lorsqu’il rentre de son atelier expression graphique et musique avec au fond de son petit cartable six magnifiques dessins. Que faire sinon les éditer en un superbe portfolio « Le Jazz et le Jaja » en vente sur Glougueule.fr au prix dérisoire de 15€.
Tout Glougueule à Paris
Grande nouvelle : désormais nos abonnés parisiens pourront se procurer directement et à un prix vegan, puisque sans porc – huhuhu ! – la plupart* des produits iconiques qui ont fait notre renommée au-delà du périphérique et plus loin encore : l’intégralité de nos affiches ainsi que la collection complète de nos œuvres littéraires au 14 rue Deguerry dans le XIème chez Mylène PRATT Maroquinerie. L’Atelier-Boutique est ouvert du mardi au samedi de 12h à 19h sans interruption mais il est toujours préférable de téléphoner auparavant afin de s’assurer de la présence de notre amie.
MYLENE PRATT MAROQUINERIE – 14 Rue Deguerry – 75011 Paris – tél : 06 16 85 56 41
* Sauf les t-shirts qui se commandent sur le site. Paiement sur place par chèque ou espèces, ou pré-commande par paypal sur le site + retrait à Paris
Laguiole de l’autre.
Était-ce le tressaillement de ma cuisse, mon grand couturier, ce muscle sublime assidument sculpté par la pratique intensive du tennis de table à haut niveau ? Le vibreur de mon téléphone ? Ou une manifestation inappropriée ? Deux petites notes étouffées, caractéristiques, éliminent ma première hypothèse, une rapide analyse en fait de même pour la troisième car même lorsque je m’agite frénétiquement, les sons que j’émets et aime toujours d’ailleurs, n’appartiennent pas à ce registre.
« 21h – Michel Bras – Toto »
Voilà qui valide mes supputations, pas d’ambiguïté possible et que l’on ne s’y trompe pas, ces quelques mots à l’allure sibylline mais d’une concision chirurgicale, étaient un pur message d’amitié, la pensée matinale d’un être attentionné, entièrement mobilisé, dont la volonté unique était le partage d’un immense bonheur à venir, une invitation à communier durant toute cette sainte journée, à l’accompagner jusqu’au pied de l’autel. Une incitation à tenir le voile pendant qu’il honorerait furtivement la mariée, n’oubliant pas de les agiter de concert afin que mon olfactif en profitât, une délicate attention.
Mais que ne ferait-on pour un ami ? Les amis c’est sacré, la réussite d’une vie, tes souvenirs pour l’éternité, au terme tu les comptes autour de la boite, moins de quatre te condamnerait à une sortie ridicule. Il faut être attentionné et prévenant avec ses amis. Pour eux je prends soin tout au long de l’année de rester en permanence le nez au vent à la recherche de ce petit cadeau personnalisé qui leur ira droit au cœur et leur rappellera combien ils sont importants à mes yeux.
Alors pour lui dire combien j’étais touché par tant de sollicitude, je lui répondais « Je t’em… ! » hésitant un instant à lui ouvrir les bras. Il voulut dissiper ce léger doute : « Tu m’embrasses ? » Pas le temps de lui confirmer mon attachement profond : « Tu m’encourages à me régaler ! »
Bien sûr que je t’encourage, si tu savais comme cela me fait plaisir de te savoir à Laguiole et moi à Grasse, couvert de poussière, ruisselant au fond de mon épicerie à pousser les chariots. Je suis ravi de sentir ton cœur à ce point chargé d’allégresse, tout ton être tendu vers ces instants de félicité gastronomique, de jouissance extatique, bienheureux béat. Alors en moi s’est posé la question de savoir comment participer à distance à cet événement, le magnifier, apporter modestement ma contribution à l’édification de ce mémorial culinaire, t’aider à le graver à jamais dans ta petite tête de piaf scrofuleux et mesquin.
« Ah Bernard, bonjour! J’aurais besoin de ton aide, que tu me rendes un petit service. Pourrais-tu téléphoner à ton ami Michel BRAS et lui demander s’il serait possible de … ?»
« Écoute, j’essaie de le joindre et je te tiens au courant!” Ce qui fut fait.
Vers 21h30 j’envoyais « Bon appétit ?» qui eut un « Whaouuuuuuuuuu ! » pour seul écho à minuit passé. Cette simple interjection me faisait brutalement comprendre que mon plan avait échoué. J’étais dépité. Comment était-ce possible? Bernard est un homme fiable, je savais qu’il ne pouvait être à l’origine de cette faillite, il avait sollicité à coup sûr l’aide de Sergio, le sommelier, et de la réceptionniste.
Tant de plaisir et de joie mêlés en un seul mot, alors que j’attendais tout autre chose. J’étais effondré.
Si tout avait bien fonctionné, à 21h précises mon Ami accompagné de sa créature de rêve, se présentait à la réception du trois macarons, tout en ajustant ses boutons de manchettes en ivoire prohibé, d’une voix suave et profonde, il s’annonçait “Bonsoir!.. J’ai réservé une table pour deux au nom de TOLMER.” Et là, NORMALEMENT, la réceptionniste consultant son registre, de l’index exécutait plusieurs allers et retours en répétant “Monsieur TOLMER, Monsieur TOLMER,……TOLMER avec un T comme dans TREMOL…. Quand avez-vous réservé?…..” Elle tournait les pages par acquis de conscience puis elle s’arrêtait soudain, blême et disait “Monsieur TOLMER! Mais oui, nous vous attendions jeudi dernier!” Elle appelait fébrile « Monsieur Sergio! » Puis un peu plus fort parce que Monsieur Sergio n’aurait pas entendu. « Monsieur Sergio ! » C’est bien vous qui me disiez il y a tout juste une semaine “Quel dommage que ce Monsieur TOLMER ne soit pas venu! Sur recommandation de M. PLAGEOLES, Monsieur BRAS avait élaboré un menu tout spécialement à votre intention! Votre venue était chaleureusement attendue… Et là, quelle déveine ! Nous sommes complets…. Je ne vois vraiment pas comment nous pourrions faire?» Et Monsieur Sergio de renchérir « ! Vous jouez vraiment de malchance Monsieur TOLMER. La 5, une de nos plus belles tables, dont la réservation a été annulée en début de soirée, nous venons de l’attribuer il n’y a pas cinq minutes à un couple de petits commerçants Grassois.”
Le plan que j’avais échafaudé n’avait pas fonctionné, le dernier rouage en était la cause. Au dernier moment notre réceptionniste avait craqué, trop jeune pour mentir sans avoir le sentiment de faillir.
Quel dommage, j’aurais tellement aimé que cette soirée soit inoubliable !
Nouvelle extraite de “Vingt en Vrac” aux Éditions de l’Épure.
https://www.epure-editions.com/collection-mise-en-appetit/vingt-en-vrac-195-45.html