Scandale à Chateau Moulin Pey-Labrie
Je savais qu’il ne fallait pas trop trainer, l’événement étant d’importance nous retrouverions toute la fine fleur de la vinothérapie naturelle. En 2007 Grégoire et Bénédicte m’avaient réservé une des chambres les plus recherchées, à deux pas de la dégustation, le soir venu carrément sur la piste de danse. Des malfaisants ont colporté qu’il s’agissait plutôt d’une volonté de m’éloigner afin que les autres puissent dormir, qu’il ne fallait pas prolonger les décibels qui font se trémousser par ceux qui empêchent de se reposer. Je rappellerai que le seul document en leur possession sur lequel figure le vague chiffre de 85 quelque chose date de plusieurs années et qu’aucun lien formel entre cet homonyme parfait et moi n’a pu être établi. Toujours est-il que lorsque j’ai voulu réintégrer cette chambre samedi dernier, celle-ci était occupée. Renseignements pris il se serait agi d’un certain Vincent CANTIE, vigneron copropriétaire du Domaine de la Tour Vieille à Collioures. Ses cheveux blancs ont plaidé pour lui, je me suis dit qu’il n’aurait pas été chrétien de déplacer ce vieux monsieur qui avait déjà pris ses repères pour les nuits à venir. Trois jours à le cotoyer m’auront appris à mieux le connaitre, tout d’abord qu’il était plus jeune que moi de deux ans (j’oublie trop souvent que la nature m’a dôté d’un physique avantageux), sa compagnie s’est révélée fort agréable particulièrement à l’heure du cigare quand il nous fit déguster ses excellents banyuls. J’en vins même à regretter la séparation. Et c’est à cet instant que j’ai compris pourquoi je n’avais aucune chance dés le départ de récupérer cette chambre, sur son gilet étaient brodées ses armoiries sur lesquelles j’ai pu lire sa devise “CANTIE t’y restes”.
Ras le goulet
J’ai parmi mes amis un homme fort sage qui a choisi sa tannière sous un angle hautement stratégique. Son nid douillet est sis au milieu d’un passage qui ne peut tolérer la médiocrité et implique, subséquemment, la prouesse au quotidien. Velocyclopédiste dans l’âme, il a choisi sa monture à la force de l’encolure, guidon plat de 55cm d’envergure maximum était le critère de sélection pour l’étalon. Afin de rejoindre la civilisation notre ami doit emprûnter soit le passage de 65cm de large, que nous appellerons A, soit celui de 80cm que nous dénommerons “Soir de Tempête”. Nul souci à l’aller. Ce qui lui tourneboulle la rectilignité bicyclédique ce sont ces séances impromptues dans ses cafés philosophiques. Expert d’envergure, notre ami est sans cesse sollicité pour donner son avis sur tel ou tel millésime, cuvée, ou vigneron. Ne voulant, au grand jamais décevoir son auditoire il se sent obligé de répondre à ces attentes. A-t-il un doute qu’il renouvellera la dégustation, la perception infime d’un arôme liégeux en fin de bouteille, il en fera ouvrir une seconde. Heureusement sa société de service : “SOS Bouteille à Boire” rencontrant un énorme succés, au dela de ses espérances, sera sans nul doute sa planche de salut. Son voisin, excédé par le bruit que ferait chaque nuit un individu avec une tige qu’il pense être de métal et que celui-ci frotterait consciencieusement sur toute la longueur de son mur et même sur sa porte, a décidé de vendre sa maison. Aux dernières nouvelles notre ami envisagerait, outre l’achat de la maison, l’élargissement du passage B d’un demi-guidon.
Le Jeu de Quilles
Jacques LACARRIERE rappelait ce souvenir. En sortant de l’école, il passait à la boutique de son père et tous deux, main dans la main, traversaient la place du village pour rentrer déjeuner. Un jour, au douzième coup de cloche son père émit un magnifique pet sonore et lui dit : “Tu vois mon fils, Dieu et moi sommes à l’unisson!”. Et bien, il en était de même ce jour-là. Michel TOLMER et moi, dirigés par nos estomacs, portions nos pas vers sa nouvelle bonne dernière adresse : Le Jeu de Quilles au 45 de la Rue Boulard dans le XIVeme tél : 01 53 90 76 22. (En cas de famine rien ne vaut la truffe d’un faux maigre pour vous mener là où il faut.) A peine avions-nous poussé la porte que soudain nous vimes défiler devant nos pauvres yeux horrifiés les images de notre future et proche déchéance. Là, joviaux et hilares se tenaient Georges DESCOMBES et Jean-Baptiste ARENA, le coude greffé au comptoir, attendant qu’une table se libère. N’écoutant que notre courage, nous décidâmes de leur tenir compagnie. Romuald coupa quelques tranches de jambon et à la fin du service sortit les fonds de casseroles, quelques flacons de bonne facture dont un excellent “Les Longues Vignes” de Chaussard et Gaubicher, puis plus tard, mais bien après, vint l’heure de nous séparer. 1969, deux astronautes : Armstrong et Aldrin se rencontrent sur la Lune. 40 ans plus tard, 2009, nous tombons par hasard sur nos camarades au Jeu de Quilles. Parfois ces percussions de l’espace temps me glacent les sangs. Brrrrr!
A l’aube
Aux aurôres dans la savane est venu le temps des grands prédateurs. Aprés une nuit à sillonner son territoire afin de repousser les incursions de plus jeunes à la crinière plus dense, ce vieux mâle aux poils gris et parsemés profite de ce court répit pour se substanter, ses heures sont comptées et s’il lui reste une dernière femelle toujours fidèle, il y a bien longtemps que toutes les autres qui constituaient son immense harem, du temps de sa splendeur, ont déserté. Toutefois il ne faudrait pas le sous-estimer; ne pas se fier à son côté empâté, les rondeurs masquent une grande vivacité et son désir intact de puissance et gloire, son appétit reste insatiable. Cette motte de beurre, ce bol de confiture et cette baguette de pain vont l’apprendre à leurs dépens. Vous allez découvrir en trois clichés toute la beauté, certes cruelle, mais tellement émouvante de ce grand félin qu’est le Ferrandezus Gigantus Magnus.
Ambrose BIERCE
Dans son “Dictionnaire du Diable” fin XIXeme Ambrose nous confiait
Je ne sais pourquoi j’aime tant Monsieur BIERCE
A Topia 2009
Maquillage léger, un magnum de Grotte di Sole blanc 2007 d’Antoine ARENA dans une main, un de Fief du Breuil 2002 de Jo LANDRON dans l’autre. Je savais posséder tous les atouts de la séduction pour cette journèe. Sur les rouges je faisais confiance à mes camarades et, effectivement, nous eûmes droit à un joli défilé de magnums : St Joseph 2004 de Dard et Ribo, Mémé 2006 de Gramenon, Morgon Vieilles Vignes 2004 de Jean Paul THEVENET et 2005 de Jean FOILLARD. L’apéro, ce fut Macon de chez BLANCHARD. Comme dans “Les choses de la vie” de RESNAIS, tout repasse au ralenti. Mais y a ma pôv’tête, alors……. Si, à un moment j’ai eu dans mon champ de vision un Beaujolais 2006 d’Yvon METRAS, un “Chut DERAIN”, les Ardilles de VILLEMADE, et puis du MOSSE et du VALETTE. Et puis nous avons mangé aussi ces délicieuses spécialités italiennes simples et goûteuses : beignets de sardines fraiches farcies aux herbes; poulpe, petits pois et tomates; févettes, olives, coup de blanc du pays avec pain local bien cuit à la croûte dorée; pâtes fraiches à l’encre de seiche; raviolis aux artichauts avec haricots verts frais et parmesan; morue fraiche et version salée avec pommes de terre, tomates, olives; sanglier; agneau et toujours ces petits artichauts fondants. Y a eu aussi le Master of Cérémony : Art PEPINO qui a slamé “grave” ou “comme un ouf”, notre jeune public choisira ou modifiera de lui-même. Est venu l’accompagné Luciano, chanteur d’opéra italien immigré à Brooklyn et puis Olivier nous a encouragé à nous retrouver en chantant son célèbre : “Et il est où ? et il est où ?” et puis l’heure des adieux arrivant nous nous sommes embrassés longuement pour certains, goulûment pour d’autres. Nos fiancées ont connu leur heure de gloire en nous intimant l’ordre de nous installer à la place du mort, de bien boucler et la ceinture de sécurité et nos bouches qui ne s’étaient pas fermées de la journée. Tellement tristes de nous séparer que rendus à Nice nous avons prolongé chez Olivier qui a eu le bon goût de nous rincer les papilles avec un Poulsard 2004 d’HOUILLON et OVERNOY, immédiatement prolongé par la version Chardonnay et, Ultime bouteille de cette grande et belle journée la sus-nommée gourmandise d’Yvon METRAS en 99. Plus que 49 semaines avant la prochaine représentation de A TOPIA 2010. Ca va être long, heureusement Mario vient chaque semaine à Nice livrer Le Vin sur Vin et La Part des Anges en légumes et il lui arrive d’apporter dans sa besace un de ces petits plats qui nous permettent de faire le rappel indispensable.
L’ivresse décîme et la peur du verre vide.
L’altitude, les plaisirs de la glisse et de la vitesse, ces sensations que je n’ai jamais ressenties, j’ai décidé de les éprouver au moins une fois. Parti ce matin de la cave je comptais atteindre le camp de base vers 12/13h, et après une légère collation attaquer la montée de l’escalier du grenier avant la nuit. Seulement voilà, ne tutoie pas l’extrême qui veut. La météo s’est mise de la partie, le pain a croustillé, le comté 48 mois et les rillettes se sont mis en travers de ma route et j’ai essuyé des trombes de Marestel 2003 de chez DUPASQUIER. Il est des moments dans la vie où il est plus courageux de renoncer, tous les exploits du monde ne valent pas la mise en danger d’un seul sauveteur. Du coup je suis redescendu me coucher en me promettant bien de retenter dés que possible. Il est desastreux pour le moral de rester sur un échec, quel que soit le domaine.
ALLEMAND, tout le temps ! Quel Cornas !
Qui dira les souffrances endurées par les vignerons du Rhône septentrional : Hermitage, Cote Rotie, Cornas. Les pentes abruptes sont telles qu’il leur faut souvent avoir recours à du matériel spécialisé pour travailler les vignes, chenillard de faible encombrement, le treuil est souvent la solution unique pour remonter les hottes pleines des vendangeurs. De ce fait le corps s’adapte au contexte, qui connait Jean-Michel STEPHAN à Tupins aura remarquer la parfaite adéquation entre terroir et morphologie vigneronnesque. Quiconque mesurant plus d’1.80m serait voué à l’échec, alors que Jean-Michel abat à lui seul un travail de titan. Pourquoi ? Outre sa volonté, Jean-Michel a le profil idéal pour son exploitation. Il en est de même de Thierry ALLEMAND. Nous avons visité ses différentes parcelles avant dégustation, le choix de l’instant était judicieux, plus tard eut été téméraire. Chaillots, Reynard, Teysier : une idée de l’enfer pour atteindre le paradis. Des pentes démoniaques qui ont amené Thierry a développé un sens totalement maitrisé des déclivités, son corps compense naturellement toute nuance de niveau, il est dôté de chevilles à géométrie variable, la plante des pieds se déforme à volonté s’adaptant parfaitement aux aspérités du sol. A tel point que sur surface plane il est perdu, à l’image de l’albatros dont les ailes trop grandes l’empêchent de prendre son envol si on le pose au sol. Loin de ses coteaux Thierry perd ses repères, obligé sur terrain plat de trouver appui s’il veut éviter la chute. Ah! qui dira ce que le vigneron endure.
La vérité sur les dessus de table
Notre beau pays est trop souvent décrié pour ses pratiques commerciales. Les marges arrières, les rétro-commissions pour obtenir tête de gondole et autres mises en avant et bien sûr les fameux dessous de table. Eh bien tout celà appartient au passé car, désormais et surtout dorénavant, GLOUGUEULE vous dira tout sur les grands mouvements financiers qui régissent le monde, vous serez au fait des derniers mécanismes que les grands consortiums multinationaux mettent en place pour nous gruger. Nous allons vous donner acces à LA vérité, nous vous offrons LA connaissance en dévoilant pour vous, public adoré, les DESSUS DE TABLE.
Leçon un – Lesson one
Dans la Loire, chez des amis qui tutoient le cabernet franc.